BROSSARD - Philadelphie, ville de l'amour fraternel, est historiquement tout sauf accueillante pour les équipes de hockey qui viennent s'y frotter aux Flyers. Le défenseur du Canadien Hal Gill le sait mieux que quiconque, en ayant vécu quelques épisodes de la "bataille de la Pennsylvanie" dans l'uniforme des Penguins de Pittsburgh.
"Tout le monde déteste les Flyers. C'est facile de les haïr, a lancé Gill, samedi, en parlant des adversaires du Canadien en finale de l'Association Est. Ils ont été à l'époque les Broad Street Bullies (dans les années 1970), leurs partisans sont bruyants et désagréables. Si vous êtes de Philadelphie c'est super. Sinon vous les détestez. C'est le 'fun' de détester les Flyers, et je suis sûr qu'ils prendront aussi un malin plaisir à haïr nos partisans et notre équipe. Disons que ce devrait être une bonne série au chapitre de l'antipathie."
Le géant défenseur ne cherchait surtout pas à "partir la chicane" en s'exprimant de la sorte.
"Quand je vous dis que les Flyers sont taches, désagréables et rebutants, c'est un compliment que je leur fais. Ils jouent dur. Ils sont prêts à tout pour l'emporter. Ils sont à l'image de leurs partisans, et c'est le 'fun"', a résumé Gill, qui a été impliqué dans la forte rivalité qui existe entre les deux grands rivaux de la Pennsylvanie, à titre de porte-couleurs des Penguins, pendant une saison et demie en 2008 et en 2009.
Les Flyers demeurent une équipe hargneuse, même si le facteur intimidation ne représente plus leur principal atout, comme c'était le cas il y a 35 ans. Mais le Tricolore risque quand même de se faire secouer le pommier dans un envle pommier dans un environnement hostile, à compter de dimanche au Wachovia Center.
"Une de ces équipes qui frappent pour faire mal, n'est-ce pas?", a corroboré Gill, en parlant des Mike Richards, Scott Hartnell, Daniel Carcillo, Aaron Asham et quelques autres incluant Ian Laperrière, blessé.
Le Canadien devra être prêt plus que jamais depuis le début des séries éliminatoires à présenter l'autre joue, plutôt que de répliquer à tout coup.
"Nous ne devons pas se laisser frustrer par ça (l'élément robustesse), et laisser les arbitres faire leur tâche. Nous ne voulons pas jouer de façon stupide. Nous voulons que ce soit les Flyers qui le fassent", a résumé Gill.
"S'ils veulent exagérer, nous devrons leur faire payer le prix en marquant en avantage numérique, a souligné le défenseur Marc-André Bergeron. C'est ce qu'on fait depuis le début des séries et c'est une des raisons de nos succès."
Le mot d'ordre de l'entraîneur des Flyers, Peter Laviolette, sera assurément de prendre d'assaut le filet du Canadien afin d'embêter le plus possible le gardien Jaroslav Halak.
"Nous devrons repousser les attaquants vers l'extérieur de l'enclave, ne pas leur permettre un accès facile au filet, a opiné le défenseur Josh Gorges. S'ils réussissent à s'y rendre, nous devrons nous appliquer à maîtriser leurs bâtons. Ils bousculent également rondement après les arrêts de jeu. Ce sera important de conserver notre sang-froid et de ne pas répliquer."
Gorges a souligné l'importance de ne rien modifier au style qui a permis à l'équipe d'éliminer les Capitals de Washington et les Penguins, quand on lui a fait remarquer que les Flyers n'ont pas de supervedettes comme Alexander Ovechkin ou Sidney Crosby dans leurs rangs.
"Nous devrons continuer de miser sur un effort collectif et bien jouer en unité de cinq. Nous aurons de nouveau besoin de la contribution de tous."
Sam 15 Mai - 18:43